“La censure est l’enfant de la peur et le père de l’ignorance”, a déclaré la poétesse Laurie Halse Anderson, un sentiment qui résonne profondément avec les événements récents à The Fletcher School of Law and Diplomacy, Université de Tufts. “The Tufts Daily" target="_blank">Israël et Palestine : Évaluation et Dialogue Communautaire”, tenu le 17 novembre, a mis en lumière une préoccupation pressante : l’effacement des vérités qui dérangent dans le discours académique.
L’Érosion des Histoires Indigènes
Pendant l’événement, des déclarations effaçant l’histoire indigène juive ont non seulement été faites mais aussi n’ont pas été contestées. La description d’Israël comme un simple projet colonial néglige son histoire profondément enracinée, des temps bibliques à la diaspora et au retour, embrassant son renouveau anti-colonial unique. Avec la majorité de sa population actuelle descendant de Juifs expulsés des États arabes du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, le récit perd en richesse et en vérité lorsqu’il est simplifié à l’excès.
Une Perspective Humanitaire à Sens Unique
En discutant des atrocités, l’accent était fermement mis sur les victimes de Gaza, marginalisant la souffrance israélienne, comme en témoignent les atroces attaques du Hamas du 7 octobre 2023 qui ont déclenché une terreur indescriptible. Une telle narration sélective ne parvient pas à capturer la douleur humaine multiforme et la résilience des deux côtés de la division.
La Redéfinition du Conflit
Les mots employés pour décrire le conflit en cours—en particulier le terme “génocide” appliqué aux actions défensives israéliennes—révèlent des préjugés qui ignorent des éléments critiques du droit international. Le génocide a une définition chargée nécessitant une intention d’anéantir, une qualification absente dans un contexte défensif.
L’Appel à une Éducation Complète
À The Fletcher School, il existe un écart palpable dans la facilitation de la compréhension approfondie. Depuis des années, des voix ont exhorté l’administration universitaire à réorganiser le programme et les discussions pour favoriser un environnement qui respecte et affronte la complexité inhérente du Moyen-Orient. Pourtant, la réponse a été insuffisante, comme en témoignent des événements qui affichent peu de progrès.
Aller Au-Delà de la Simplification
La communauté Tufts se trouve à un carrefour, avec un choix essentiel : encourager un discours de profondeur et d’ampleur, ou rester enchaîné aux dichotomies réductrices d’oppresseur et d’opprimé. Comme l’a souligné le président Kumar, la responsabilité incombe aux institutions éducatives de former des esprits capables de comprendre des réalités ambiguës et épineuses, sans être freinés par la peur et libérés de l’ignorance.
À cet égard, l’importance de nourrir des plateformes pour un dialogue robuste et nuancé ne peut être exagérée. La quête de vérité et de compréhension doit transcender l’inertie institutionnelle et les effacements narratifs pour véritablement éduquer et éclairer.
Un Appel à l’Action
Les événements à Tufts servent de rappel brutal que le chemin vers l’illumination est parsemé d’inconfort et nécessite du courage—le courage d’écouter, reconnaître et embrasser la vérité désordonnée des histoires et relations humaines. Les éducateurs et les institutions doivent relever ce défi, non seulement à Tufts, mais au-delà. C’est uniquement par un engagement rigoureux et honnête que nous pouvons espérer remplacer l’ignorance par la compréhension.
Joel P. Trachtman, professeur émérite de droit international, prête sa voix comme un appel retentissant à l’action—symbole d’une éducation, non pas d’un endoctrinement.